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    En lien avec incitation (n°19 , récit de rêve) proposée dans le cadre d'un atelier

    DANS un rêve, j'étais une algue brune détachée de son socle de pierre, ondoyant dans le courant capricieux d'un océan profond et froid.

    DEHORS était fait de bruits assourdis d'ombres et d'ondes, de sons éteints d'éclats brusques de lumière.

    Mon esprit était empli de lâcher-prise errant sans contrainte entre des eaux mouvantes.

    Une porte était ouverte, bleue vibrante, j'étais sûre de l'avoir fermée avant d'aller me coucher. Une silhouette évanescente se détachait dans le rectangle de lumière sur le palier. Elle me chuchotait un secret entre deux bulles et me faisait signe d'approcher. J'ai eu un moment d'hésitation. Est-ce que je devais me lever ? J'ai battu des paupières. Je me suis réveillée. La porte était fermée. Les ondes bleu sombre balançaient de nouveau, transparentes et calmes.

    DANS un rêve, j'étais une algue brune, libérée de ses attaches et libre, ondoyant sans but, sans désir, sans pensée.

    DEHORS était fait de couleurs, de sensations, d'effleurements, de caresses invisibles et d'échos chuchotés.

    Mon esprit était rempli de paix, de renoncement, de ne plus dire, amarres rompues, sans mot, sans volonté.

    Marie Evin

     

    En lien avec incitation (n°19 , récit de rêve) proposée dans le cadre d'un atelier

     

    DANS un rêve, j'étais une aile qui suivait les courbes du vent chevelu.

    DEHORS était fait d'une transparence bleue aux étoiles d'argent. Dehors me portait comme une eau clémente.

    DEDANS était rempli d'élan et de lumière. Je me disais : « j'en ai tant rêvé, mais cette fois-ci, c'est pour de vrai, je vole ! »

    En fait, l'armoire à confitures était à double fond. La framboise ouvrait sur la mer d'Iroise la fraise sur la Tarentaise, l'abricot sur Acapulco, les mûres sur l'aventure, la cerise sur le Grand Canal de Venise, la gelée de coings sur les rues de Tourcoing, la gelée de pomme sur le Musée de l'Homme. La mer d'Iroise flirtait avec l'étoile polaire, l'aventure flottait comme une brume sur les canaux de Venise où Corto Maltese glissait, énigmatique. Les rues de Tourcoing sentaient la frite, celles d'Acapulco le citron vert. En Tarentaise, il neigeait. Au Musée de l'Homme, il y avait des totems. J'étais l'aile détachée d'un totem, bariolée, d'un bois souple comme une peau d'ange. J'avais enfin répudié le sol, quelques mètres au-dessous de moi comme un dispositif inutile, enfin libre et la nique à Newton. Leonardo, mon frère, je vole, je nage dans la lumière, je ne sais plus, je suis si bien. Regarde, un looping !

    Quand Tintin se dressa devant moi en me réclamant le fétiche arumbaya, l'oreiller amortit ma chute.

    Eve-Marie Eygout

     

     

    En lien avec incitation (n°17/écrire avec un pré-poème / le rêve que j'ai fait)  proposée dans le cadre d'un atelier

     

    Cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve,

    Un rêve de diamant dans la mangrove.

    J'ai vu sinuer les vagues

    Comme un chemin bleu dans l'aile du cyclone.

     

    Je suis descendue dans la mangrove

    Voir mugir le pétillement des graminées

    Et j'ai rencontré les femmes de Barbe Bleue.

    J'ai vu leurs yeux déborder des paupières.

     

    J'ai vu des couleurs exploser,

    S »effilochant en marge des ravines

    Et lavant sur leur passage la lune blanche

    Qui coule par la déchirure d'un nuage.

     

    J'ai vu des geais joyeux et gais

    Assis dans les cheveux d'ange des vignes,

    Humant la magie bleue de la mangrove

    Et fantasmant sur les étoiles.

     

    J'ai vu dans les vagues de la mangrove un diamant bleu

    Et je fus bien en peine de le cueillir dans la lumière.

    Des grues dansaient, fauteuses de mirage.

    Qui porte sur le gué ce vertige éthéré ?

     

    J'ai vu dans la mangrove,

    Sur les vagues d'azur,

    J'ai vu de mes yeux vu un diamant bleu diaphane

    Où glisse un grain d'extase.

     

    Cette nuit j'ai fait un drôle de rêve,

    Un rêve en mousse de nuage.

    J'ai senti son souffle onirique

    Comme un kaléidoscope sur les vagues.

     

    Eve-Marie Eygout