Eve-Marie E
Pour incitation le fragment d'écriture / Le jardin // Camille Riallot
J'aime les yeux et les fenêtres
J'aime au passage y voir briller
La vie
Et je m'en vais le coeur en fête
Voleur comblé
Par son butin de souvenirs
12/10/2010
Hors incitation
Dedans est plus grand que dehors.
Dehors, le paysage, bocal de lumière, est cerné d'un trait d'azur.
Dedans, il s'échappe. Il y a avant, après, et les multiples projections psychédéliques qui fusent jusqu'à l'infini.
Dehors, la richesse de l'instant.
Dedans, la plénitude du désir.
Dehors, la vie bute sur son échéance dernière.
Dedans s'en nourrit et la prolonge en mondes parallèles.
Dedans est immense.
12/10/2010
En lien avec incitation (n°19 , récit de rêve) proposée dans le cadre d'un atelier
DANS un rêve, j'étais une aile qui suivait les courbes du vent chevelu.
DEHORS était fait d'une transparence bleue aux étoiles d'argent. Dehors me portait comme une eau clémente.
DEDANS était rempli d'élan et de lumière. Je me disais : « J'en ai tant rêvé, mais cette fois-ci, c'est pour de vrai, je vole ! »
En fait, l'armoire à confitures était à double fond. La framboise ouvrait sur la mer d'Iroise la fraise sur la Tarentaise, l'abricot sur Acapulco, les mûres sur l'aventure, la cerise sur le Grand Canal de Venise, la gelée de coings sur les rues de Tourcoing, la gelée de pomme sur le Musée de l'Homme. La mer d'Iroise flirtait avec l'étoile polaire, l'aventure flottait comme une brume sur les canaux de Venise où Corto Maltese glissait, énigmatique. Les rues de Tourcoing sentaient la frite, celles d'Acapulco le citron vert. En Tarentaise, il neigeait. Au Musée de l'Homme, il y avait des totems. J'étais l'aile détachée d'un totem, bariolée, d'un bois souple comme une peau d'ange. J'avais enfin répudié le sol, quelques mètres au-dessous de moi comme un dispositif inutile, enfin libre et la nique à Newton. Leonardo, mon frère, je vole, je nage dans la lumière, je ne sais plus, je suis si bien. Regarde, un looping !
Quand Tintin se dressa devant moi en me réclamant le fétiche arumbaya, l'oreiller amortit ma chute.
08/12/2010
En lien avec incitation (n°17/écrire avec un pré-poème / le rêve que j'ai fait) proposée dans le cadre d'un atelier
Cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve,
Un rêve de diamant dans la mangrove.
J'ai vu sinuer les vagues
Comme un chemin bleu dans l'aile du cyclone.
Je suis descendue dans la mangrove
Voir mugir le pétillement des graminées
Et j'ai rencontré les femmes de Barbe Bleue.
J'ai vu leurs yeux déborder des paupières.
J'ai vu des couleurs exploser,
S »effilochant en marge des ravines
Et lavant sur leur passage la lune blanche
Qui coule par la déchirure d'un nuage.
J'ai vu des geais joyeux et gais
Assis dans les cheveux d'ange des vignes,
Humant la magie bleue de la mangrove
Et fantasmant sur les étoiles.
J'ai vu dans les vagues de la mangrove un diamant bleu
Et je fus bien en peine de le cueillir dans la lumière.
Des grues dansaient, fauteuses de mirage.
Qui porte sur le gué ce vertige éthéré ?
J'ai vu dans la mangrove,
Sur les vagues d'azur,
J'ai vu de mes yeux vu un diamant bleu diaphane
Où glisse un grain d'extase.
Cette nuit j'ai fait un drôle de rêve,
Un rêve en mousse de nuage.
J'ai senti son souffle onirique
Comme un kaléidoscope sur les vagues.
30/11/2010
en lien avec incitation (texte-fenêtre), proposée dans le cadre d'un atelier Portes, fenêtres, passages
Texte-fenêtre
09/01/2011