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 En lien avec incitation (n° 18, derrière la vitre)

En mouvement. Pourtant passif. Cette voiture qui roule n'est pas seulement une voiture, elle symbolise ma vie : je ne suis qu'un passager, inactif, qui se laisse porter avec fatalité par un courant à vous donner le mal de mer. Je progresse mais je reste inerte. On ne m'a pas appris comment prendre le contrôle. Alors je me contente d'observer. La vie. A travers une vitre. Comme si je n'en faisais pas partie.
 
Le monde s'agite sous mes yeux embuées de larmes d'angoisse. J'ai peur, car tout va trop vite. J'ai peur, car je me sens différent. J'ai peur de ne pas être à la hauteur.

La voiture roule et toujours le paysage défile au-dehors. Ne s'arrêtera-t-elle donc jamais ? 
 
Quelques moments de distraction, un dessin du bout des doigts sur la paroi humide, un titre entrainant à la radio. Mais l'implacable machine continue sa route sans même que l'on s'en aperçoive.

Ne s'arrêtera-t-elle donc jamais ?
 
Derrière ma vitre je contemple la vie qui passe. Et la mienne ? Pour en avoir le contrôle un instant, donner un coup de volant fatal.

Camille Riallot

 

en lien avec incitation (n°17/écrire avec un pré-poème / le rêve que j'ai fait), proposée dans le cadre d'un atelier

 

Cette nuit j’ai fait un drôle de rêve

Un rêve, une trêve dans l’oubli

J’ai senti ce matin l’effervescence d’une utopie

Comme un château en Espagne à demeure sur la grève

 

Je suis le nègre d’un dramaturge

Voir, écrire les fantasmes paradoxaux d’un démiurge

Et j’ai rencontré l’inconscient inaltérable, mastoc comme un zébu

J’ai vu leurs yeux jaunes, leurs masses noires, leurs cornes biscornues

 

J’ai vu des nuages lissés par le vent, se désagrégeant du rouge, jaune au blanc incandescent

Se lovant les uns contre les autres, s’effaçant, s’accumulant, tourbillonnant

Et lavant les sols arides et volcaniques, des traces du troupeau

Qui coule, ruisselant lentement vers le bas de l’horizon en oripeau

 

J’ai vu des cigales, vert-pommes, fraîches, bondir, légères, aux pattes ciselées

Assis, je gouttais, j’aspirais un vent rafraîchi par l’ombre de mes cils

Humant cette atmosphère aux ardeurs cybernétique, tempérance originelle

Et électrique, clinquante et cliquetante qui dans un clic, éjacula un champignon atomique

 

J’ai vu dans le lointain, un homme et une femme sous une ombrelle

Et je fus cette glace crémeuse épousant sa lèvre, me diluant sous sa langue

Des strass en désastre, la trace de pas d’un homme sur la poitrine

Qui porte le rythme du vacarme vibrillonnant de milles éclairs

 

J’ai vu du plafond ouvert, des dollars fouettés par le vent de nos ardeurs

Sur le sol des mains appuyées à l’asphalte, toujours des dos courbés entassés

J’ai vu de mes yeux un soleil qui s’incline sous nos facéties à la santé du feu

Où glisse dans l’urne de nos égouts les voix lactées et nimbées de silence

 

Cette nuit j’ai fait un drôle de rêve, déstabilisateur, imitant le grondement du troupeau

Un rêve taciturne, sourd comme la colère d’un éclair avant le percuteur

J’ai senti un rêve où rien ne bouge du réel

Comme un espoir engoncé dans mes draps, je poursuis un rêve

Samuel Beillois

 

 Hors incitation

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Avec les 5 premiers substantifs du premier poème de l’ouvrage de poésie, « le dedans et le dehors » de Nicolas Bouvier : plages, racines, éclats, chair, couleur

 

Inclusions (de dehors et de dedans)

Comment dire les plages ?

Comment dire les racines des plages ?

Comment dire les éclats des racines des plages?

Comment dire la chair des éclats des racines des plages ?

Comment dire la couleur de la chair des éclats des racines des plages ?

 

Comment dire les plages des racines des éclats de la chair de la couleur ?

Comment dire les racines des éclats de la chair de la couleur ?

Comment dire les éclats de la chair de la couleur ?

Comment dire la chair de la couleur ?

Comment dire la couleur ?

 

Corinne Le Lepvrier

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