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en lien à incitation (n°17/écrire avec un pré-poème)

Le rêve que j'ai fait

 

Cette nuit j'ai fait un drôle de rêve

Un rêve railleur et moqueur

J'ai senti que je perdais pied

Comme un vieux radeau mal ficelé

 

Je suis parti à la voile sur une île

Voir la vieille misère velue

Et j'ai rencontré sur cette île, quarante pâtissiers ventrus

J'ai vu leurs toques bien lavées

 

J'ai vu des mères et des sœurs

Se murmurant d'anciens émois

Et lavant une vile rancœur

Qui coule encore au creux du soir

 

J'ai vu des chevaux arthritiques

Assis au fond d'une vallée

Humant la mer aux fils de soie

Et se partageant des meringues

 

J'ai vu dans leurs yeux trente villes

Et je fus bientôt rejeté

Des lieux de leur triste assemblée

Qui porte comme leurs mors mille lois

 

J'ai vu Eve comme je te vois

Sur une valise, aux abois

J'ai vu de mes yeux cet état

Où glisse l'homme sans fracas

 

Cette nuit j'ai fait un drôle de rêve

Un rêve railleur et moqueur

J'ai senti que je revenais

Comme un nageur sur le rivage

 

Marie Evin

 

hors incitation

Par la fenêtre, le balancement imperceptible de la feuille de noisetier qui hésite encore à rejoindre ses soeurs mortes sur l'herbe gorgée de pluie.
En nous, le ronronnement régulier des souvenirs, barbouillis monotone de la mémoire pour occuper nos silences d'automne.
On ne sait rien de ces tempêtes qui finiront bien par nous emporter.

Gabriel Arnaud

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